Plans mixte habitation/laboratoire

Fin 2022, PCService Dordogne a démarré la réalisation du dossier de permis de construire pour un éleveur de la région. L’activité nécessitant un laboratoire, celui-ci nous a contacté afin de réaliser les plans de son projet. Notre mission était de produire le dossier d’un bâtiment mixte comprenant:

  • Le laboratoire professionnel de transformation des produits sur la moitié du rez-de-chaussée.
  • La partie privée sur l’autre moitié du rez-de-chaussée et l’intégralité de l’étage.

Le client nous a communiqué les croquis des aménagements intérieurs pour servir de base de travail. Les contraintes d’urbanisme délimitent certains aspects du projet, tandis que d’autres contraintes émanent du client :

  • Un bâtiment rectangulaire rappelant les hangars à tabac du Périgord
  • Moins de 150m² de surface totale
  • Une finition bois à bardage vertical
  • Une terrasse privée orientée Sud-Ouest
  • Séparation physique totale du privé et du professionnel. Aucun transit possible entre ces 2 parties autrement que par l’extérieur
  • Un laboratoire accessible en amont de l’entrée privée
  • Des espaces de stockage séparés pour les produits bruts et les produits finis
  • Un vestiaire de transit pour se changer avant l’entrée dans le laboratoire

Phase 1 – la modélisation du bâtiment brut

Partant des croquis fournis, la modélisation a suivi notre flux habituel. Comme pour un chantier, on commence par la dalle afin de bien délimiter les contours du bâtiment. Cela nous permet d’avoir directement la mesure de la surface d’emprise. Ensuite, on s’attaque aux murs. Cette partie est en général très rapide.

Phase 1 – Dalle et Murs

Dans un premier temps, on trace puis on extrude les murs pour couvrir les étages prévus. On utilise une règle de calcul simple de 3m pour chaque étage, en considérant 1 étage de plus que ce qui est prévu. Ce qui nous donne pour les 2 étages de ce projet, des murs de 9m. Cela nous permet ensuite dans la foulée de découper les murs à hauteur de la toiture. Ici, il s’agit d’une toiture à 2 pans symétriques.

Une fois la découpe des murs effectuée, on pose la toiture. Un simple profil en V inversé est extrudé d’un pignon à l’autre. Les débords sont réalisés ensuite pour terminer.

Phase 2 – les éléments de construction principaux

Maintenant que les murs sont bien délimités, on peut s’attaquer à la prédécoupe des ouvertures (portes, fenêtres, baies vitrées). Pourquoi prédécoupe ? Parce qu’à ce stade, on se base sur les croquis fournis et que les cloisons intérieures y sont souvent mal dimensionnées. On doit s’attendre à des réajustements de positions et parfois de dimensions. C’est pour cela qu’ensuite, on passe à l’ajout des cloisons pour vérifier et éventuellement déplacer certaines de ces ouvertures. La pose des menuiseries est toujours réalisés ultérieurement, lorsque le client aura validé l’emplacement de ces ouvertures.

La séparation privé-pro étant un impératif, on réalise avant tout le mur central du rez-de-chaussée, car il sert de support pour dimensionner toutes les cloisons. Le plafond est lui aussi posé par dessus les cloisons.

RDC: Ouvertures délimitées, cloisons posées
N1 : Cloisons posées, ouvertures taillées, vide sur séjour

Phase 3 – La terrasse

Cette partie nécessite un peu plus de travail car nous avons de la structure de charpente apparente. Suivant le type de projet, on peut être plus ou moins détaillé. N’étant pas charpentier, nous réalisons généralement une modélisation de charpente visuellement réaliste, sans toutefois garantir une conformité quelconque. C’est l’entreprise réalisant l’ouvrage qui sera garante de son travail au travers de sa décennale.

Phase 4 – Pose des ouvertures

Pendant toutes les phases de modélisation, nous envoyons des captures de vues des modèles réalisés. Cela permet au client de valider notre travail. Plus tôt nous détectons, plus tôt nous corrigeons. Nous aimons le répéter souvent: « Il est plus simple de bouger un mur ou une fenêtre sur le modèle que sur le chantier ». Le client est pleinement en mesure de faire évoluer son projet. C’est ainsi qu’une porte latérale a été ajoutée en phase de modélisation pour accéder à la partie privée sans avoir besoin de passer par la terrasse. Cela a eu pour conséquence de redistribuer l’organisation de la pièce de vie.

Dès que les ouvertures sont validées en tailles, en quantité et en localisation, nous effectuons l’insertion des menuiseries.

Phase 5 – Implantation

Nous séparons toujours les modèles de bâtiments et leur implantation. Ceci nous permet de travailler de manière graduelle en conservant les vues de façades alignées. Tandis que les bâtiments peuvent être orientés géographiquement dans le modèle d’implantation.

Le terrain ayant été déjà défriché, nous disposions d’un bon support photographique pour notre insertion paysagère. En outre, le terrain étant relativement plat, il n’y avait donc pas de travail particulier à faire sur la modélisation du plan de masse.

Phase 6 – Le dossier

C’est la dernière étape de notre mission et la plus importante: la constitution du dossier. Comme d’habitude, nous réalisons les éléments PCMI1 à PCMI8 (cf CERFA 13406*06). Bien évidemment, nous disposons de plusieurs modèles de document prêts à l’emploi pour les dossiers de .permis de construire.

PCMI3 & 4 – Coupe du terrain et notice

On peut observer sur cette page du dossier:

  • En haut, la vue de coupe du terrain, incluant les mesures des niveaux principaux du bâtiment.
  • A gauche, la notice décrivant le projet global et ses particularités, en insistant surtout sur les éléments extérieurs. On y décrit donc tout ce qui concerne les matériaux, l’assainissement, les accès, la toiture, l’aménagement du terrain, etc.
  • A droite, une vue en perspective texturée qui permet de se rendre compte de l’aspect de la construction projetée.

Pour ce projet en particulier, il a été demandé de présenter la répartition des espaces intérieurs et d’identifier clairement les espaces qui sont professionnels de ceux qui sont privés. On note ici la couleur bleue pour les espaces professionnels. Les 2 autres couleurs servent alors à différencier le rez-de-chaussée et l’étage des parties privées.

Présentation des espaces intérieurs privé et professionnel

Une vue de coupe transversale à aussi été insérée sur cette page pour mieux appréhender les volumes, et aussi pour utiliser l’espace sur cette page resté libre.

Conclusions

Plusieurs éléments interviennent dans notre flux de travail qui nous permettent d’être plus efficace. Ces éléments peuvent être transposés dans d’autres disciplines:

  • L’utilisation de modèles de documents (modélisation des bâtiments, modélisation de l’implantation, modèles de dossier, etc) permettant de démarrer le travail sans refaire les mêmes manipulations de démarrage.
  • Favoriser la réutilisation des éléments constitutifs d’un dossier: au-delà des modèles de documents, il y a les composants 3D.
  • Diviser les modèles pour mieux se focaliser. Cela permet aussi une répartition des tâches dans une équipe de travail.
  • L’application d’un flux de travail éprouvé, permettant à la fois de respecter un certain ordre dans la réalisation, et incluant des étapes dédiées à l’échange avec le client.

La création de modèles de documents peut dans certaines situations prendre du temps, mais c’est toujours rentabilisé à l’usage. D’autant plus qu’il est très souvent possible de créer un modèle de document à partir d’un dossier précédemment terminé. Cela a été le cas de nos productions 3D qui ont servis à la création d’un modèle pour les bâtiments d’une part et pour les implantations d’autre part. Pareil pour nos modèles de dossiers qui sont issus de dossiers précédemment terminés. A chaque fois, très peu d’ajustements ont été nécessaires.

Chaque fois que vous êtes confrontés à une tâche qui se répète encore et encore et même si elle ne vous prend que quelques minutes, posez-vous juste cette question: « Est-ce qu’il est possible de l’optimiser ? ». Des solutions existent bien souvent qui ne demandent qu’à être mises en place !

Plans mixte habitation/laboratoire
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